La vie de la CAE à l’observatoire

Ce billet ne se veut pas être un compte-rendu. C’est plutôt de l’ordre d’un ressenti à chaud, d’une nouvelle prise de conscience à propos de la vie interne de cette entreprise partagée. En effet, hier s’est tenu à Châtellerault un groupe de travail pour plancher sur l’histoire de la Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) Aceascop.
La forme change, les valeurs de fond subsistent.

De quoi s’agit-il ?

Faire un point sur la base du vécu de chacun.e et ce que leur a apporté la CAE en tant qu’accompagnement, au fil des années, et leur implication dans la vie de la coopérative. Étaient invités à participer des entrepreneurs en contrat d’appui, salariés et associés. La séance était animée par des membres de l’équipe de permanents.

L’énoncé : de la CAE des débuts à la CAE aujourd’hui…

Un long chemin vers l’intérieur

Qui dit « Observatoire » dit brainstorming afin de poser des faits datés, caractéristiques et concrets. Inscrits dans notre mémoire, dans notre fort intérieur. Qui nous ont enthousiasmé,ou bien qui nous ont déçu. Pour l’anecdote, certains sujets remontent à 2006, confirmant que beaucoup de choses ont changé depuis. Le paradoxe auquel nous assistons est que les structures collectives – que ce soient les associations ou les coopératives – convergent, qu’on le veuille ou non, vers un fonctionnement de réelle entreprise, faisant du chiffre d’affaires, et de fait mettent un peu plus à l’écart les ressources allouées au participatif, au coopératif, au collectif, au social…

Le résultat très varié fait ressortir, parmi les nombreux post’it, que le contexte socio-économique n’œuvre pas actuellement en faveur de telles initiatives collectives ! En effet, en CAE et en particulier à Aceascop, ce n’est pas du portage salarial. Ce n’est pas de l’auto-entrepreneuriat. C’est bel et bien un modèle d’entrepreneuriat à part entière offrant le moyen de créer son propre emploi, de le valoriser et le pérenniser.
Cf. article 1 de la loi de juillet 2014 relative à l’Économie Sociale et Solidaire.

Comprendre que sa réussite individuelle passe aussi par sa contribution au collectif.

Un accompagnement collectif mais pas que…

L’appui des entrepreneurs a été rendu possible et durable grâce à une équipe restreinte, soudée et motivée qui a œuvré toutes ces années, comme cela a été fort bien relaté lors des 15 ans d’Aceascop. Outre le fait que Aceascop n’est pas assez vue dans les médias, elle demeure néanmoins une entreprise partagée. En ce sens, elle n’existe pas seulement pour l’appui économique comme on pourrait le croire. Pour vivre et se transformer comme l’exige le monde actuel, elle nécessite d’autant plus que tout un chacun lui consacre un peu de son temps, d’où ce slogan bidirectionnel mêlant individuel et collectif.

Un engagement participatif ?

Le constat flagrant est qu’un certain nombre d’activités entreprises demeurent fragiles voire inefficaces alors d’autres sont bien plus florissantes. Cela dépasse le cadre de l’appui conventionnel. C’est aussi de l’ordre conjoncturel, certes, d’où l’intérêt du collectif qui figure une réelle force vive. Pour exemple, les Pti’déj ou Apéro coopératifs, les groupes métiers et autres ateliers sont là pour cette raison. Ils favorisent l’échange, le partage de point de vue et d’actions, sur le (long) chemin de la coopération pour mieux travailler.

Nous avons évoqué le respect des pairs, certains tutorats formalisés ou spontanés. Mon intime conviction est que cela est devenu primordial, essentiel pour de futures réussites, d’entretenir un maillage interne durable et efficace.